Les pays périphériques de la zone euro devront payer plus de 130 milliards € en intérêts sur des dettes toujours en hausse. Un coût total du service de la dette trois fois plus élevé que dans le reste de la zone de la monnaie unique. Les chiffres - calculés par le quotidien britannique Financial Times à partir des données établies par le Fonds monétaire international – mettent en évidence les plaies profondes laissées par la crise de la zone euro, en dépit de la forte demande pour la dette des périphériques de la zone euro au cours des derniers mois. Bien que la baisse des rendements obligataires ait nettement assoupli les coûts d’emprunt au cours des deux dernières années, la faiblesse des reprises économiques et les déficits budgétaires élevés signifient que la facture des intérêts continue de flamber pour le Portugal , l’Irlande, l’Italie, la Grèce et l’Espagne. « Les niveaux élevés d’endettement et la misère économique posent clairement un problème politique », a déclaré Ebrahim Rahbari, senior économiste chez Citi. « Même si leurs ratios d’endettement se stabilisent et commencent même à baisser, ils resteront extrêmement élevés pendant une longue période. Et pour cause, ils restent très vulnérables à d’autres chocs ». Les chiffres, tirés ce mois-ci de la base de données des Perspectives de l’économie mondiale du FMI, montrent que le fardeau du service de la dette des périphériques de la zone euro représente près de 10% de chaque euro des revenus perçus par les gouvernements. Dans les 13 autres pays de la zone euro, les mêmes charges font la moyenne de 3,5% à la différence de la charge du service de la dette entre des pays périphériques endettés et les prévisions du reste de la zone assujetties à une hausse au cours des cinq prochaines années. Les niveaux élevés des services de la dette, même avec des taux d’intérêt plus bas, risquent d’éroder la capacité de ces pays à investir et à maintenir des filets de sécurité sociale. La facture d’intérêts du Portugal qui a atteint cette année 7,3 milliards d’euro dépasse ses dépenses en matière d’éducation et correspond presque à son budget de la santé ❚